At your service 24/7
dga

Accès à l’énergie, quels enjeux à venir ? Discussions lors de la REF Théma Energies

Le 4 décembre dernier, étions au MEDEF pour discuter de la gestion énergétique pour cet hiver et ceux à venir.

Constat est fait du manque d’anticipation de la situation où nous nous retrouvons actuellement : menace de coupures de courant pendant l’hiver à cause du manque d’énergie. Pour le patron des patrons, Geoffroy Roux de Beyzieux, la France n’a pas appris en des conséquences du choc de 1974. Il faut être capable de jouer sur plusieurs sources d’énergies, la crise actuelle a commencé bien avant la Guerre en Ukraine et nous payons notre dépendance vis-à-vis de la Russie.

Trouver une solution européenne, ne pas tomber dans le « chacun pour soi » confirme Peter Altmeier, ancien ministre fédéral allemande de l’économie et des énergies, qui souligne le défi de l’entente franco-allemande et le manque de stratégie commune pour le leadership européen.

« Il ne faut pas sous-estimer l’évolution des paradigmes » continue Peter Altmeier : c’était une erreur de sortir du nucléaire affirme ce ministre allemand! On s’en rend compte aujourd’hui de façon évidente mais à l’époque de cette décision, l’accident de Fukushima venait d’arriver et personne ne voulait de cela en Europe, « il n’y avait pas de débat ».

Niklas Záboji, correspondant économique Frankfurter Algemeine Zeitung souligne trois grandes erreurs vis-à-vis de l’énergie : la sortie du nucléaire de façon évidente, à laquelle vient s’ajouter le choix politique de ne pas utiliser de gaz par l’Allemagne et le manque d’un réseau électrique suffisant.

Toutefois, Xavier Piechaczyk, Président de RTE, rappelle les mots d’Emmanuel Macron à Tirana « Halte aux scénarios de la peur ». Selon lui, les coupures ne sont ni certaines, ni une fatalité. L’incertitude tient à la météo tout d’abord, car à moins d’un hiver particulièrement froid, il est possible d’éviter ces coupures. De plus, la France consomme 10% de moins que l’année dernière à la même époque et cela tient à plusieurs facteurs : les grands industriels ont réduit de 15% leurs consommation (fonctionnement moins intensif à cause de la baisse des demandes finales par exemple) et la campagne de sobriété fonctionne sur les ménages et le secteur tertiaire.

Là où la crise est une opportunité c’est qu’elle permet de démontrer que la France est trop dépendante des énergies fossiles, elle oblige la prise de conscience.

Le choix de l’électrique permet non seulement de décarboner mais aussi de regagner en souveraineté.

Pour conclure, Xavier Piechaczyk a insisté sur le fait qu’être plus flexible n’a pas forcément un impact sur la production et la croissance. Il ne faut plus opposer flexibilité et croissance.  

Twitter et les marchés financiers, plus de 10 ans d’influence

Twitter est toujours une source d’instabilité des marchés financiers

Ce n’est une nouveauté pour personne, les réseaux sociaux constituent pour beaucoup une source d’information qui vient s’ajouter aux sources traditionnelles. Facebook, Twitter, Instagram, LinkedIn, Whatsapp, TikTok, Reddit sont tous devenus des sources d’information. Si ces derniers peuvent être l’origine d’un bad buzz, ils représentent aussi des plateformes d’interaction pouvant provoquer une étincelle. Les « Printemps arabes » ont d’abord été un phénomène en ligne, où le désir de changement politique a enflé jusqu’à provoquer des manifestations croissantes et le renversement du pouvoir IRL (In Real Life). Plus récemment, les manifestations en Iran et la guerre en Ukraine bénéficient d’une véritable mise en scène sur les réseaux sociaux et en ligne.

L’influence des réseaux sociaux s’étend bien entendu au secteur financier, depuis 2011 le petit oiseau bleu est incrusté sur les terminaux Bloomberg. Un simple tweet peut faire fluctuer les marchés financiers de façon potentiellement irréversible. De nombreuses entreprises ont malheureusement été victimes du phénomène. Nous vous proposons de faire un point sur le sujet.

L’influence des personnalités publiques : 

Les personnalités publiques ont un grand pouvoir d’influence au sein de leur communauté. Barack Obama, par exemple, est suivi par 130 millions de followers, Elon Musk 107 millions et Donald Trump a gagné 86,4 millions de followers en moins de 24 heures après la réactivation de son compte. Cette influence peut donc aussi toucher les marchés financiers.

La marque JP Morgan a créé un indicateur spécifique pour mesure l’impact des tweets de Donald Trump sur les marchés financiers nommé « Volfefe » en référence au tweet énigmatique de l’ancien président, « covfefe ». Donald Trump a d’ailleurs été à l’origine de multiples variations des cours de bourse.

L’une de ses victimes : Lockheed Martin, industriel de l’armement, a souffert d’une chute de 5% de leur action après un tweet de Donald Trump.

Autre exemple Kylie Jenner a partagé un message sur Twitter concernant Snapchat. La valeur du réseau social a perdu 1,3 milliard de dollars de capitalisation boursière. L’influence a ensuite rappelé son amour pour Snapchat et l’action de l’entreprise est remontée.

L’actuel patron de Twitter lui-même, Elon Musk, est devenu un professionnel de la variation des marchés financiers en raison de ces tweets provocateurs. C’est l’exemple de Etsy qui a ouvert 18% plus haut qu’au moment de la fermeture de Wall Street à cause d’un tweet d’Elon Musk.

En 2021, Elon Musk incitait ses followers à utiliser l’application de messagerie Signal. En quelques minutes le cours de son action avait pris 1000%. Seul problème : la société concernée par la hausse était en réalité Signal Advance, une entreprise du Texas qui a vu sa valeur multipliée par 12 subitement.

Elon Musk a aussi fait du yoyo avec son entreprise automobile, Tesla. En mai 2020, il écrit un tweet où il trouve que le cours de l’action Tesla est trop élevé. L’action plonge de 10,3% à Wall Street et des milliards de capitalisation partent en fumée. Depuis cet évènement, Elon Musk a l’obligation de faire approuver ses tweets par les avocats de son entreprise avant de les publier car ce coup de théâtre a valu à l’entreprise une enquête de la Securities and Exchange Commission (SEC).

Nicolas Vanderbiest, Directeur des opérations chez Saper Vedere, agence spécialisée dans l’audit d’audience et les stratégies d’influence, explique que tous les métiers sont représentés sur les réseaux sociaux et cela particulièrement sur Twitter. La bourse et Twitter suivent tous deux un phénomène d’instantanéité. Ainsi, se sont développé des structures qui font le monitoring de Twitter afin de vendre ou racheter des actions en fonction de ce qui parait sur Twitter.

Le rôle des fraudeurs dans la manipulation financière :

Le phénomène de pump-and-dump provoque également de fortes fluctuations sur les marchés financiers à l’aide de la manipulation de l’information à travers Twitter. Cette pratique qui existe depuis des décennies a explosé avec l’apparition des réseaux sociaux. Elle consiste à gonfler artificiellement le prix de l’action d’une entreprise avec de fausses informations. Une fois que le prix est assez haut, les fraudeurs vendent leurs parts et le cours de l’action chute. L’anonymité des réseaux sociaux et la facilité à créer[ML1]  de faux comptes rendent cette pratique largement accessible.

En novembre, Elon Musk avait rendu les certifications sur Twitter payantes pour un montant de 8$ par mois sans vérification des données. Un usurpateur a pu alors se faire passer pour le premier fabricant d’insuline au monde, Eli Lilly, sur Twitter, et annoncer sa gratuité, provoquant l’effondrement des actions de la firme.

Sans cette modification de certification, cette usurpation n’aurait pas eu autant d’influence car le faux compte n’aurait pas été certifié et donc moins crédible. Grâce à cette nouvelle règle de Twitter, les usurpateurs ont pu se faire passer pour Eli Lilly de façon crédible. La rumeur a donc pris des proportions gigantesques et l’entreprise a perdu 16 milliards de dollars en une journée.

Malgré le démenti publié par l’entreprise, l’action en bourse n’est jamais remontée à l’équilibre. « C’est inédit » dit Nicolas Vanderbiest, dans un scénario de fluctuation des marchés provenant d’informations de Twitter. Il explique que ce tweet a notamment eu pour effet de remettre le sujet d’une législation sur le prix de l’insuline sur la table. Cela explique que le cours de l’action ne soit pas remonté à l’équilibre.

La dernière question épineuse pour Twitter concerne les élections politiques. La plateforme est soumise à des opérations de désinformation par des bots pour influencer les résultats des élections politiques, comme on a pu le voir lors des élections américaines de 2016 (voir notre article sur l’astroturfing). L’enjeu de la certification selon Nicolas Vanderbiest est donc celui de la vérification d’identité : « il faut différencier les vrais utilisateurs des bots ».

L’erreur d’Elon Musk dans cette décision, c’est de ne pas avoir fait valider l’identité pour obtenir la certification à 8$. Si le compte advenait à utiliser un autre nom alors cela aurait dû faire perdre la certification. « Bien qu’Elon Musk ait parfaitement compris les enjeux de Twitter ainsi que ces forces, il n’a rien appris des erreurs d’il y a quelques années sur le processus de validation de l’identité » dit-il. Pour autant, ces erreurs et leurs conséquences ne sont pas de nature à modifier l’appréhension de la plateforme, notamment parce qu’aucune autre plateforme d’échange de ce type (comme Mastodon) n’est à la hauteur aujourd’hui. 

Le mot de l’expert :

« Twitter est un réseau social qui est toujours tourné vers l’avant. La question n’est pas de s’inquiéter de l’image de la réalité montrée par Twitter mais de comprendre comment la plateforme produit son influence. » – Nicolas Vanderbiest

Nicolas Vanderbiest est directeur des opérations chez Saper Vedere, agence spécialisée dans l’audit d’audience et les stratégies d’influences.  

Le coordinateur de crise

It’s a bird ? It’s a plane ? No, its… le coordinateur de crise !

Multitâche, il briefe les nouveaux arrivants de la cellule de crise, s’assure de la tenue des points fixes et vérifie la bonne coordination de l’équipe de gestion de crise. Surtout il a avalé le plan de crise et s’assure de la mise en œuvre de la méthode.

Trop méconnu et pourtant absolument nécessaire, le coordinateur est la véritable tour de contrôle de la cellule de crise. En un mot, c’est à lui qu’incombe le bon fonctionnement de la cellule. Son maître mot ? Efficacité et pragmatisme. En l’espèce, il est l’huile qui fait que les engrenages tournent sans encombre.

En première ligne, c’est lui qui arme la cellule de crise. Ses missions s’organisent ensuite en trois volets :

  1. L’application des méthodes : il accueille les nouveaux entrants en cellule de crise, s’assure que les procédures sont bien suivies, rappelle les rôles de chacun, analyse et recoupe l’information initiale ;
  2. La gestion du temps : il organise les délais de réalisation des documents à émettre, tient des points fixes et prévoit la gestion de crise dans le temps (prévoir les rélais par exemple)
  3. La gestion de l’information : il veille au bon alignement de l’information entre les cellules, les sous cellules, les pays, le site et le HQ. Ensuite il s’assure du rebouclage des informations, leur origine, leur véracité

Enfin, dans l’éventualité où le Directeur de crise doit s’absenter, il assure le fonctionnement de la cellule et en particulier le suivi des travaux d’anticipation.

Prévoir un coordinateur de cellule de crise, c’est s’assurer que la cellule de crise avance correctement, dans les temps, et que chacun reste dans le rôle qui lui a été assigné. Autrement dit, c’est se donner les chances de répondre au mieux à une crise et s’en essorer les équipes.

SERGE LOPOUKHINE, EXPERT EN INTELLIGENCE ÉCONOMIQUE EN QUATRE QUESTIONS

  • Comment êtes-vous arrivé à faire de l’intelligence économique ?

J’en ai pris totalement conscience en 1997 alors que j’avais décidé de partir travailler à Londres pour une startup qui s’appelait Wordlsport.com. Cette société était la première à gérer des droits sportifs liés à internet pour les fédérations internationales de sport en partenariat avec la GAISF. A cette époque, les technologies de streaming étaient en pleine expansion, et nous avions mis en place une politique de veille extrêmement proactive pour détecter toutes les technologies dans le monde qui pouvaient assoir notre position dominante de l’époque. Une fois repérée, nous prenions très rapidement la décision de rentrer en contact avec les propriétaires de ces nouvelles solutions pour négocier avec eux soit un partenariat exclusif soit à un rachat. Ces réunions étaient préparées avec une grande minutie et une connaissance parfaite de nos futurs interlocuteurs et de leur environnement personnel et professionnel. C’était une époque très stimulante rythmée par des voyages à travers le monde, en particulier aux Etats-Unis, en Israël et à Hong-Kong. 

Cette démarche d’intelligence économique est restée le fil rouge de mon parcours professionnel depuis. 

  • Pourquoi pensez-vous que qu’il est important que les entreprises s’arment d’une démarche d’IE ?

C’est une question très importante, on pourrait en parler pendant des heures. Cela permet à l’ensemble des acteurs de l’entreprise de prendre conscience de ses forces, de ses faiblesses, de son environnement et des opportunités. Adopter une approche d’Intelligence Économique dans une entreprise, c’est coordonner des actions de recherche, de traitement et de distribution de l’information utile, en vue de son exploitation pour prendre des décisions stratégiques appuyées par des solutions opérationnelles. 

En interne, cette réflexion permet de prendre conscience des éléments différenciant de son entreprise, de ses forces, de ce qui la constitue et donc comment les préserver. En externe, cette réflexion permet de prendre conscience de son environnement professionnel et son évolution afin de détecter des opportunités et minimiser les risques. 

Cette démarche est malheureusement peu appliquée en France en dehors de certains secteurs exposés. Nous souffrons d’un manque de culture, voire de naïveté en comparaison avec des pays comme les Etats-Unis, Israël, la Russie, la Chine, le Japon, etc. qui maitrisent parfaitement toutes les techniques et qui n’hésitent pas à être offensif (on est plus dans le cadre de l’IE, mais de l’espionnage) en ayant même dans certain cas le soutien des services de renseignement de leurs États. Mais là encore, une démarche d’Intelligence Économique permettrait à nos entreprises de diminuer leur vulnérabilité vis-à-vis de la concurrence étrangère. 

  • Et dans le cadre plus particulier d’une gestion de crise ? Quels risques l’IE permet de prévenir ?

En fait, vous le faites déjà dans votre métier de gestion et de communication de crise. Lorsque vous identifiez et analysez les risques que génère la situation de crise pour votre client, lorsque vous déterminez l’ensemble des scénarios qu’il pourrait subir et que vous anticipez une réponse ou une solution pour l’éviter ou minimiser son impact, ou encore lorsque vous établissez une cartographie des parties prenantes pour faciliter le dialogue pendant la crise.  Toutes ces actions qu’au sein de EH&A vous maitrisez parfaitement font partie d’une démarche d’intelligence économique. 

Ce que je peux apporter en plus aux clients d’EH&A, en fonction des situations et des besoins, c’est tout d’abord d’aller plus loin techniquement dans nos recherches d’informations OSINT (ouvertes et base de données), DEEP (totalité des pages indexées des moteurs de recherche, les sites internet non indexés, les réseaux sociaux etc.) et DARK WEB grâce à des technologies et /ou des experts informatiques de réseau. Plus encore, quand cela est nécessaire, de mener des investigations de terrain, humaine (HUMINT). 

Ensuite, concernant l’aspect sureté de l’intelligence économique, en crise à froid, je peux conseiller ou accompagner nos clients dans leurs besoins d’audit de sûreté pour anticiper une crise, former ou sensibiliser leurs collaborateurs à ces sujets, sécuriser leurs échanges ou leurs réunions (OSE). 

En crise à chaud, je peux conseiller ou accompagner nos clients dans leur protection lors de leurs déplacement et réunion, dans la recherche de preuves sur des support numériques si des investigations forensic sont nécessaires (PC, smartphone, serveur, PABX etc.), et également en cybersécurité, en faisant intervenir l’ensemble des experts dans la plus grande discrétion. 

  • Vous avez donc un rôle de chef d’orchestre ?

C’est exactement ça. Chaque client étant différent, travaillant dans des secteurs différents, composé d’hommes et femmes différents, il faut pouvoir adapter sa réponse à leurs besoins qui seront forcément différents.  Et, même si la méthodologie de recherche d’information est aujourd’hui bien établie, les sources d’information évoluant sans cesse, qu’elles soient électroniques ou humaines, je ne peux jamais garantir à l’avance le succès d’une investigation. Donc, avant d’accepter une demande, je prends le temps de vérifier ma capacité à obtenir une information, par quel moyen, dans quel délai et à quel prix. Pour ce faire il faut toujours avoir plusieurs solutions, plusieurs sources que vous allez pouvoir solliciter et coordonner afin de répondre à la demande du client. Tel un chef d’orchestre.

Conférence du CIAN – Conseil français des investisseurs en Afrique : On y était !

Merci à Étienne GIROS, PIERRE LAPORTE, François Gave et Jérôme Fabre pour leur éclairage sur le projet de la nouvelle directive européenne qui harmonise les nombreuses normes en matière responsabilité Sociale des entreprises des pays de l’UE.

La conférence a été l’occasion de revenir sur les implications concrètes de la directive et les mesures à mettre en place. Le prochain défi ? Sur les marchés internationaux, comme en Afrique, faire évoluer les normes sociales, environnementales et de #gouvernance vers les normes européennes.

Sans cela, le risque est l’exclusion pure et simple du marché africain des entreprises européennes au profit de pays beaucoup plus souples avec la compliance. Mon point de vue est que les pays d’Afrique doivent renforcer leur vigilance, ce n’est pas à l’Europe de dicter la nôtre.

E&HA
Privacy Overview

This website uses cookies so that we can provide you with the best user experience possible. Cookie information is stored in your browser and performs functions such as recognising you when you return to our website and helping our team to understand which sections of the website you find most interesting and useful.